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institutions, les femmes ont obtenu, sans contredit une large part aux avantages recueillis. D’esclaves qu’elles étaient de préjugés poussés souvent au plus haut ridicule, elles sont devenues indépendantes autant qu’elles peuvent raisonnablement le prétendre ; et, après avoir été en butte à la satire la plus amère lorsqu’elles essayaient de prouver que leurs facultés les rendaient aptes aussi à la culture des lettres, elles sont arrivées au point d’exciter un véritable enthousiasme pour leurs écrits. Il faut bien ajouter que cet enthousiasme a causé chez quelques-unes une sorte d’enivrement qui leur a fait franchir les limites que le ciel semble avoir assignées à leur sexe dans la société ; mais le nombre des femmes oublieuses de leur pudeur, de leurs devoirs, de leur rôle au foyer domestique, est heureusement peu considérable ; et toutes celles qui ont le sentiment de leur dignité, je dirai même de leur puissance, savent faire justice des prétentions monstrueuses de quelques êtres mixtes qui sont à plaindre s’ils ne sont méprisables.

On serait donc pédant soi-même aujourd’hui si on accusait de pédantisme la femme qui aime les lettres ; mais il est pardonnable à l’homme de craindre quelquefois que cet amour ne porte atteinte aux obligations qui sont imposées à la femme dans le ménage. J’observe que l’homme n’est pas