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rieur à Agnès de Méranie, et auquel plusieurs esprits distingués assignent même un rang supérieur. Le sujet du Nain Clicthoue est celui qui a inspiré à Shakspeare une si belle tragédie, c’est la mort d’Arthur de Bretagne. La création du personnage du nain atteste dans Mme  Désormery beaucoup d’imagination. Un intérêt vif et puissant est répandu sur l’ensemble de cette vaste composition.

Une foule de morceaux de littérature légère recommandent encore le nom de Mme  Désormery. De ce nombre sont le Roman d’une vieille Femme dans les Heures du Soir, le Rêve d’une Femme, la Chapelle de Windsor, et surtout Marcouf ; nouvelles charmantes, qui embellissent les recueils la France littéraire, la Revue ébroïcienne, le Panorama de Londres et autres.

Plusieurs fois on a répété que les romans de Mme Désormery étaient tracés à la maniéré de Walter Scott. Walter Scott et Mme Désormery ont tous deux en effet traité des sujets historiques, à l’exception toutefois que le romancier écossais s’empare d’une époque dans laquelle il introduit des personnages de convention qui deviennent les principaux acteurs de son drame ; tandis que notre compatriote puise tous ses matériaux aux meilleures sources, et ne se permet aucune excursion hors de son sujet, n’ayant recours aux personnages accessoires que pour aider à la marche de l’action. Aussi les livres de Mme Désormery sont-ils de l’histoire pure et simple, comme on la voit dans les anciennes chroniques.


F. Chatelain.