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très sèche ; c’est vraiment la description d’un objet inanimé. Armande nous décrit la plume, comme si c’était une personne vivante ; en revanche, les caractères descriptifs n’arrivent que tout à la fin de la copie, ils sont très peu nombreux et très vagues.

Description d’une plume par Armande
(31 octobre 1900. Durée 7 minutes 45 secondes).

Une simple plume !

Elle n’a pas encore servi, elle n’a donc point d’histoire, elle n’a passé sur aucun papier, elle n’a pas laissé les traits noirs si expressifs. Elle est luisante et toute neuve, sa seule histoire, on la devine ; elle est restée tranquillement dans une boîte pendant que ses semblables s’en allaient chacune leur tour. C’est un objet bien ordinaire qu’une plume ! Elle peut aller avec la boîte d’allumettes et le vieux timbre, ces objets n’attireront jamais attentivement le regard, ils passent inaperçus…

En petits caractères on peut lire sur la plume : plume caducée, Blanzv-Poure. No81.

La plume est allongée et pointue, elle a une petite fente sur le dos, comme toutes les plumes du reste.

Elle est creuse, très creuse ; je crois que cette plume doit être assez bonne, je me sers d’une de ses pareilles.

J’arrive à la description d’une grosse montre à répétition. Marguerite en a fait une description copieuse, qui lui a pris 16 minutes, elle a décrit minutieusement les aiguilles, les cadrans, la chaîne, sans faire seulement allusion à l’emploi de la montre. Si on veut bien comparer cette description à celles que M. Leclère a publiées dans l’Année, on trouvera une grande différence.

Description de la montre par Marguerite
(29 octobre 1900. Durée 16 minutes).

Cette montre a la forme d’un cercle plein.

Elle est en argent, les aiguilles sont en or, à l’exception de celle qui marque les secondes, et de celle qui marque les minutes.

Elle est à remontoir, les petites dents du remontoir me font l’effet d’être en or.