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2o  Les différents genres d’objets qu’on donne à décrire ne sont pas propres à mettre en relief les mêmes types mentaux ; et pour que l’expérience soit complète, il importe de faire décrire successivement aux mêmes personnes des objets différents.

Ces premiers essais m’ont paru intéressants à rappeler ; mais ils ne me satisfont pas complètement. On peut mettre en doute leur signification ; et il y a beaucoup de points d’interrogation qui pourraient être posés. Ainsi :

1o  Le genre de description que donne un sujet traduit-il son type intellectuel ou ne provient-il pas tout simplement de ce que le sujet a compris par hasard d’une façon particulière l’épreuve qu’on lui impose, ou a subi une influence tout accidentelle et extérieure ?

2o  Alors même que ce test de description exprimerait avec exactitude le type intellectuel du sujet, quelle est l’importance de ce type ? Se manifeste-t-il simplement dans cet exercice littéraire de description ou a-t-il d’autres conséquences ? Entraîne-t-il une manière particulière d’employer sa mémoire, par exemple, et son raisonnement ? A-t-il une part dans la constitution du caractère intellectuel et du caractère moral ?

Je pense que ces deux questions vont être en partie résolues par les recherches nouvelles qu’il me reste à exposer.


II

J’arrive maintenant aux descriptions d’objets que j’ai fait faire à Marguerite et à Armande.

Je leur ai fait décrire un grand nombre d’objets différents : une gravure, une boîte d’allumettes, une feuille de marronnier, une montre, un sou, une plume, un point d’interrogation tracé à la main sur une feuille de papier,