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enregistreur ; le sujet entoure de ses doigts le cylindre de caoutchouc, en disposant sa main de manière à ce qu’une des bases du cylindre vienne s’appuyer sur la paume de sa main et que ses doigts convergent vers l’autre base, celle qui est traversée par un tube de verre. L’immobilité la plus grande de la main est recommandée au sujet ; il ne doit pas chercher à comprimer le cylindre ou à mouvoir ses doigts. La main une fois en place, on la coiffe d’une peau de gant en forme de cône, qui doit être assez étroite pour exercer une légère compression sur la main.

Le sujet laisse reposer sa main, dans une position naturelle et sans effort, sur une table placée devant lui ; lui-même est assis. On attend un moment pour que l’appareil s’échauffe ; puis on assure la transmission du cylindre de caoutchouc avec un tambour inscripteur et un cylindre tournant. Au bout de quelque temps, surtout si le sujet a les mains chaudes (en hiver on fait les expériences dans une pièce bien chauffée) et si l’heure du dernier repas n’est pas trop éloignée, on voit la plume du tambour inscrire avec beaucoup de délicatesse le pouls et les autres détails de la courbe volumétrique, détails que nous allons décrire dans un instant.

Il est probable que si l’on doit, après examen, trouver une utilité à faire de la pléthysmographie dans les écoles pour mesurer les effets du surmenage, on donnera la préférence aux pléthysmographes en caoutchouc de Hallion et Comte. Ils sont bien plus commodes que les pléthysmographes à eau ; ces derniers sont compliqués et délicats ; il faut constamment surveiller les fuites de l’eau et le refroidissement de l’eau qui baigne la main ; par suite de ce refroidissement la circulation de la main change, et, quelques minutes après le commencement de l’expérience, on n’est plus dans les mêmes conditions qu’au début, à moins qu’on n’ait pris des précautions spéciales pour conserver l’eau à une température constante. Ajoutons qu’il faut un temps assez long pour introduire la main dans