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une dilatation en forme d’ampoule, destinée à éteindre les mouvements trop brusques d’ascension du liquide.

Pour supprimer différents inconvénients qui tiennent à la présence de l’eau dans le récipient, Fr.-Franck a eu aussi l’ingénieuse idée d’enregistrer directement au moyen d’un double levier amplificateur les changements de volume du doigt ; la pulpe du doigt reposant sur un plan résistant, on applique sur la face unguéale une tige verticale qui est en communication avec un système de leviers, et ceux-ci écrivent directement sur un cylindre, en les amplifiant, les déplacements de la tige verticale. Malheureusement cet appareil enregistre avec la plus grande facilité les déplacements involontaires de la main, qui s’inscrivent en même temps que les tracés volumétriques.

Dans ces dernières années, Hallion et Comte[1], deux élèves de Marey et de Fr.-Franck, ont imaginé des pléthysmographes nouveaux qui présentent de grands avantages et sont destinés, croyons-nous, à beaucoup étendre les applications de la pléthysmographie. Les appareils que nous venons de décrire jusqu’ici sont, pour la plupart, volumineux et difficiles à déplacer ; ce sont des immeubles. Les pléthysmographes nouveaux sont portatifs ; ils sont légers, commodes et d’une construction très simple.

Ils sont fondés sur le principe suivant : l’organe à explorer, par exemple la main, est enfermé avec une ampoule en caoutchouc dans une enveloppe commune et rigide, de telle manière que les changements de volume de l’organe et de l’ampoule se font dans l’ordre inverse ; la main, en se dilatant, comprime l’ampoule et en réduit le volume ; au contraire, quand la main se resserre, l’ampoule, par suite de son élasticité, reprend son volume. Ces changements de volume de l’ampoule peuvent être inscrits par la méthode graphique. Nous avons donné plus haut l’explication de cette inscription : un tube de caoutchouc relie l’ampoule à

  1. Arch. de physiologie, 1894, n° 2, p. 381.