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Mentz ; cette diminution est plus forte lorsque le travail a été plus difficile (produit ).

En général, d’après nos observations personnelles, si on prend la vitesse du pouls pendant un travail intellectuel un peu long, on n’observe pas des résultats aussi simples que ceux de Mentz.

Pour faire comprendre ce qui va suivre, il est important de rappeler l’existence des rythmes du cœur.

Pendant un état de repos, le cœur ne bat pas avec une vitesse constante, et les intervalles d’une série de pulsations ne sont pas rigoureusement égaux ; même chez un individu normal, il existe un rythme du cœur, plus ou moins prononcé, rythme qui consiste en un changement régulier de vitesse se reproduisant par période. Il y a principalement deux rythmes qu’on observe fréquemment : le premier est sous l’influence de l’acte respiratoire ; les pulsations correspondant à l’inspiration sont un peu accélérées par rapport aux pulsations qui correspondent à l’expiration. Mentz donne les chiffres suivants pour la durée des pulsations pendant l’inspiration et l’expiration ; ces chiffres représentent les longueurs de chaque pulsation en millimètres.

SUJETS INSPIRATION EXPIRATION
     
C. A. 
6,3 mm. 6,2 6,0 5,8 6,3
P. H. 
4,3 4,0 3,8 3,9 4,3
Ber. 
5,2 4,9 » 5,2 5,2
Ber. 
5,2 4,9 » 4,8 5,2

Nous avons observé récemment chez un jeune garçon de treize ans un rythme analogue, mais beaucoup plus accentué ; nous donnons un échantillon de ses tracés, en regrettant de n’avoir pas pris son pouls avec une vitesse de cylindre suffisante pour en calculer les durées (fig. 7 et 8). Il existe un autre rythme, qu’on ne peut pas attribuer,