Page:Binet - Henri - La fatigue intellectuelle.djvu/300

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

oublié pendant douze années, et ce n’est qu’en 1891 qu’on a repris la question de l’étude expérimentale de la fatigue intellectuelle des élèves.

C’est Höpfner[1] qui a le premier, après Sikorski, repris la méthode des dictées ; seulement, au lieu d’étudier l’influence produite par une certaine leçon, il a voulu examiner comment progresse la fatigue intellectuelle des élèves pendant deux heures d’occupation ; il a fait une longue dictée qui a duré près de deux heures. La dictée était faite à une classe de 50 élèves de neuf ans en moyenne ; elle se composait de 19 propositions dont chacune avait 30 lettres.

Fig. 87. — Expériences de Höpfner. Nombres d’erreurs par phrase pendant une dictée de 13 phrases ayant duré deux heures.

Le graphique 87 représente les nombres d’erreurs par phrase, les nombres sont rapportés à 100 lettres ; on voit par exemple que dans la première phrase il y a eu 0,9 erreur sur 100 lettres, dans la dix-neuvième phrase il y en a eu 6,4.

La courbe monte considérablement depuis la première phrase jusqu’à la dernière. Il y a bien quelques irrégularités dans la courbe, mais il faut tenir compte de ce que

  1. Höpfner. Ueber geistige Ermüdung von Schulkindern. Zeitschrift für Psychologie und Physiolog. der Sinnesorgane, vol. VI, p. 191-229.