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4° Les erreurs indéterminées, dont le caractère n’a pu être reconnu par suite des ratures.

Voici d’abord les nombres relatifs de ces différentes fautes rapportés à 100. On voit que ce sont les erreurs phonétiques, comprenant surtout des omissions et des substitutions de lettres, qui prédominent sur les autres genres d’erreurs.

ERREURS AVANT LES CLASSES APRÈS LES CLASSES
Phonétiques 
62,6 p. 100 77,3 p. 100
Graphiques 
8,9 11,3
Psychiques 
4,5 8,9
Indéterminées 
6    11,9

En étudiant la nature des omissions commises, l’auteur trouve qu’elles tombent le plus souvent sur les lettres suivantes : m, c, n, v, l, o, k, d ; les voyelles sont omises bien plus rarement que les consonnes. Les substitutions les plus nombreuses sont les suivantes : r-l, p-b, d-n, t-n, b-v, d-t, g-k. On voit que des sons en apparence très différents l’un de l’autre, comme d et n, peuvent être substitués l’un à l’autre. Mais en analysant la manière dont se produit l’articulation de ces différents sons on voit que ce sont des sons dont les mouvements d’articulation sont très ressemblants qui sont confondus. C’est un résultat intéressant qui montre d’après l’auteur que sous l’influence du travail intellectuel l’attention s’émousse, et cette diminution dans la force d’attention entraîne une confusion entre des mouvements peu différents l’un de l’autre.

Ce travail montre que la méthode des dictées est assez sensible pour étudier l’influence produite sur l’attention par un travail intellectuel ; une analyse minutieuse des erreurs peut même indiquer la nature de cette influence. Bien que ce travail ait été fait en 1879 il est resté complètement