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ce surmenage. Aucune théorie, aucun raisonnement ne valent des faits bien observés. Aussi l’Académie de médecine, en voulant absolument s’en tenir à la théorie, n’a-t-elle pas pu aboutir, et les conclusions qu’elle a votées pour clore ses débats sont remarquables par leur défaut de précision ; elles sont tout à fait typiques ; donnons-les comme exemple d’une vieille méthode qui, espérons-le, paraîtra bientôt aussi fausse que démodée. Voici ces conclusions :

« L’Académie de médecine appelle l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité de modifier, conformément aux lois de l’hygiène et aux exigences du développement physique des enfants et des adolescents, le régime actuel de nos établissements scolaires.

« Elle pense :

« 1o Que les collèges et lycées pour élèves internes doivent être installés à la campagne ;

« 2o Que de larges espaces bien exposés doivent être réservés pour les récréations ;

« 3o Que les salles de classes doivent être améliorées au point de vue de l’éclairage et de l’aération.

« Sans s’occuper des programmes d’études, dont elle désire d’ailleurs la simplification, l’Académie insiste particulièrement sur les points suivants :

« 1o Accroissement de la durée du sommeil pour les jeunes enfants ;

« 2o Pour tous les élèves, diminution du temps consacré aux études et aux classes, c’est-à-dire à la vie sédentaire, et augmentation proportionnelle du temps des récréations et exercices ;

« 3o Nécessité impérieuse de soumettre tous les élèves à des exercices quotidiens d’entrainement physique proportionnés à leur âge (marches, courses, sauts, formations, développements, mouvements réglés et prescrits, gymnastique avec appareils, escrime de tous genres, jeux de force, etc.). »

Il n’y a rien à retenir de formules aussi vagues que celle