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On voit, d’une part, que pour un même sujet la place du maximum varie suivant le travail ; ainsi, on peut atteindre le maximum de vitesse pour l’acte de compter des lettres seulement dans le huitième quart d’heure (HD), et pour les additions, l’atteindre déjà dans le deuxième quart d’heure, etc. D’autre part, la place du maximum pour le même travail varie beaucoup suivant les sujets : ainsi, quelques-uns l’atteignent au commencement ; d’autres au milieu, et d’autres, enfin, vers la fin des deux heures de travail.

Mais, en examinant de plus près les chiffres du tableau précédent, on voit qu’il y a des personnes pour lesquelles le maximum se trouve en général plus près du commencement du travail ; il y en a d’autres pour lesquelles il est en général vers la fin ; ainsi, pour les sujets B, Frl. R et O, le maximum est en général atteint bien plus rapidement que pour les sujets ED, K, F et W. Il semble qu’il y ait là un caractère général que l’on pourrait exprimer en disant que les premiers sujets s’exercent rapidement, mais la fatigue se produit vite chez eux et amène une diminution de la vitesse ; souvent même, pour ces individus, la quantité maximum de travail est produite au commencement, pendant le premier quart d’heure, et ensuite la vitesse diminue, car la fatigue prédomine dès le début sur l’exercice. Dans le deuxième groupe d’individus, l’exercice prédomine sur la fatigue pendant un temps plus long que pour les premiers, ce qui prouve, ou bien que l’exercice est considérable, ou bien que la fatigue est très faible.

Si maintenant on examine les places du maximum pour un même travail intellectuel chez les différents sujets, on voit qu’il y a des différences assez nettes, qui sont traduites par les valeurs de la moyenne qui se trouve au bas du tableau ; cette moyenne est la plus faible pour la mémoire des syllabes ; ce qui indique que, de tous les travaux intellectuels étudiés, le maximum est atteint le plus rapidement pour la mémoire des syllabes ; puis vient l’écriture, puis