Page:Binet - Henri - La fatigue intellectuelle.djvu/222

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

critiquées par Thorion[1], qui a repris l’étude de l’influence produite par le travail intellectuel sur les urines.

Nous rapporterons les résultats obtenus par cet auteur. Il a analysé aussi complètement que possible l’urine ; c’est un avantage sur le travail de Mairet ; mais d’autre part il n’a étudié l’influence du travail intellectuel que pour un seul régime alimentaire.

Les expériences ont été faites par l’auteur sur lui-même pendant onze jours de suite. Le régime alimentaire auquel il s’est soumis est le suivant. Il y a eu deux repas par jour ; à midi : viande de bœuf (exempte d’os, graisse, aponévroses, tendons), 150 grammes ; haricots secs, 100 grammes ; graisse, 40 grammes (20 grammes de beurre et 20 grammes de saindoux) ; fromage, 20 grammes ; pain, 150 grammes ; vin rouge à 10°,5, 500 centimètres cubes ; eau, 500 centimètres cubes.

À 7 heures et demie : viande de bœuf, 150 grammes ; pommes de terre, 200 grammes ; beurre, 20 grammes ; fromage, 20 grammes ; pain, 150 grammes ; vin rouge 500 centimètres cubes ; eau, 1 000 centimètres cubes ; eau-de-vie à 45°, 22 centimètres cubes.

Ce régime a été choisi de telle manière que le poids total du corps (73 kilogrammes) n’a pas varié pendant les onze jours d’expérience.

Le sommeil a toujours duré de 10 heures et demie du soir à 6 heures et demie du matin. Toutes les causes d’excitation nerveuse ont été évitées.

Les 2e, 3e, 6e, 7e, 8e, et 11e jours étaient des jours de repos ; ces jours-là l’auteur faisait des analyses des urines et calculait les résultats de ces analyses ; c’était bien un certain travail intellectuel, mais comme l’auteur était habitué à faire ces analyses, ce travail lui était très facile ; le reste du temps de la journée il demeurait en repos.

Les 1er, 4e,5e, 9e, et 10e jours étaient des jours avec travail

  1. Thorion. Influence du travail intellectuel sur les variations de quelques éléments de l’urine à l’état physiologique. Paris, Baillière, 1893.