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Le dynamomètre donne l’énergie musculaire momentanée. En physiologie, et aussi dans le langage courant, on distingue deux espèces d’épreuve : celles de force et celles de fond. Ces dernières expriment la durée maxima de l’effort, l’endurance, la résistance à la fatigue, toutes qualités qui sont bien distinctes de l’énergie de l’effort momentané. Pour étudier l’endurance, on peut employer aussi le dynamomètre : seulement, au lieu de faire presser l’instrument une seule fois, on demande au sujet une série de pressions, dix par exemple de chaque main, en faisant alterner chaque fois. Il existe un instrument qui a été spécialement inventé pour mesurer l’endurance, c’est l’ergographe[1]. Cet instrument, du à Mosso, a l’avantage de faire travailler isolément une petite partie du corps, un groupe restreint de muscles, ceux d’un seul doigt ; à ce doigt est attachée une corde qui sert à soulever un poids ; à chaque flexion, on soulève le poids.

Fig. 65. — Support de l’ergographe de Mosso. La main et le bras du sujet sont placés dans une position intermédiaire entre la pronation et la supination ; l’avant-bras est fixé par les coussinets mobiles C et D, le dos de la main repose sur le coussin fixe A ; le sujet enfonce l’index et l’annulaire dans les tubes G et K, de sorte que le médius peut se mouvoir librement dans l’intervalle entre les deux tubes G et K.


L’ergographe se compose de deux parties : l’une qui sert de support à la main, l’autre qui inscrit les flexions du doigt. Le support est une plaque de fonte sur laquelle sont fixés deux coussinets destinés à

  1. Arch. ital. de Biologie, XIII, 180, p. 125.