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tion est un peu plus courte que celle de l’expiration ; la proportion est de 6 à 7 ; mais il y a beaucoup de variations individuelles. L’expiration et la pause expiratoire se relient l’une à l’autre d’une manière insensible, et on aurait de la peine à dire exactement où finit l’expiration et où commence la pause. Cette incertitude a fait admettre à quelques auteurs qu’il n’existe pas de véritable pause expiratoire. Le tracé du pneumogramme est parfois lisse, sans accidents ; parfois on y rencontre des irrégularités, dont les unes sont respiratoires, — par exemple l’interruption du tracé par la déglutition de la salive, — dont d’autres tiennent à ce que le pneumographe a enregistré des battements de cœur énergiques, ayant fortement ébranlé le thorax. Un déplacement des bras, un tressaillement réflexe peuvent aussi altérer le tracé, et on comprend qu’il faut exiger du sujet une immobilité absolue.

Le pneumogramme 1 de la figure 62 a été pris sur un adulte de vingt-cinq ans, avec le pneumographe de Marey appliqué sur la poitrine, à 2 centimètres au-dessous de la hauteur des seins. Le pneumogramme représente donc la respiration costale, il a enregistré le mouvement de soulèvement des côtes. Chez la femme, c’est le type costal de la respiration qui prédomine, tandis que chez l’homme c’est d’ordinaire le type abdominal ou diaphragmatique, ce qui tient à ce que le diaphragme joue le rôle le plus important. Au-dessous du pneumogramme une ligne droite, la ligne des temps, marque des repères toutes les cinq secondes, d’où on peut voir que la respiration était de 18 par minute. Le tracé se lit de gauche à droite. Les inspirations se marquent de haut en bas ; elles sont un peu plus brusques que les expirations ; les expirations se terminent insensiblement, mais on ne pourrait dire s’il existe réellement une pause expiratoire.

La longueur des lignes tracées sur le cylindre dépend de beaucoup de facteurs ; d’abord de la longueur de la plume (cette longueur était de 12 centimètres et demi dans