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LA GUERRE DE FLANDRE
(1328)

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Depuis le mois de juin 1323, date de la révolte de Bruges provoquée par la cession du port de l’Écluse à Jean de Namur, la Flandre était dans un profond état d’anarchie[1]. Le comte Louis de Nevers, fait prisonnier par les Brugeois au mois de juin 1325, n’avait été remis en liberté que le 30 novembre de la même année, sous la menace d’une déclaration de guerre faite par le roi de France[2]. Mais Charles IV, qui alors était déjà en lutte avec l’Angleterre, préféra négocier, et le 19 avril 1326 la paix fut conclue à Arques, près de Saint-Omer[3]. Cette paix ne calma pas l’effervescence qui troublait ce pays. Quelques jours s’étaient à peine écoulés que la sédition redoublait de violence et que les pires atrocités venaient à nouveau ensanglanter la Flandre[4]. Bruges dirigeait le mouvement révolutionnaire ; Gand, au contraire, soutenait le comte.

  1. Voir Henri Pirenne, le Soulèvement de la Flandre maritime de 1323-1328. Bruxelles, Kiessling, 1900, p. XV et suiv.
  2. Voir dans l’introduction aux Journaux du trésor de Charles IV le Bel, p. LXXVIII, ce qui concerne les préparatifs de cette guerre.
  3. Limburg-Stirum, Codex diplomaticus Flandriæ, t. II, p. 385.
  4. Les échevins de Cassel, au nombre de quinze, furent promenés dans les rues, par les émeutiers de Bergues et de Bourbourg, comme un bœuf que l’on veut tuer. On contraignit leurs parents ou leurs amis à frapper le premier coup, puis ils furent mis à mort. D’après l’accord conclu le 25 août 1332 entre Henri Riclin, frère de Simon Riclin, l’une des victimes, d’une part, et plusieurs habitants des châtellenies de Bergues et de Bourboug accusés d’avoir assassiné ledit Simon, d’autre part, ce massacre dut avoir lieu peu avant l’arrivée de Philippe VI devant Cassel (Arch. du dép. du Nord, B 263, nos 6513 et 7157). Voir aussi Pirenne, op. cit., p. XXVI, et p. 206 et suiv., Arch. nat., J. 569,