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comté de Hainaut et de l’Ostrevant, sa dépendance, mais au moins pour une grande partie sous la suzeraineté du roi de France. En 1290, le 16 septembre, à la maison royale de La Feuillie, dans la forêt de Lyons, Jean II d’Avesnes rendit hommage à Philippe le Bel pour cette terre[1]. Cet hommage était l’hommage lige et le comte de Hainaut s’engageait à servir le roi avec cinq chevaliers. Il était bien spécifié, en outre, qu’une enquête devait être faite pour rechercher en Ostrevant les parties qui ne seraient pas dans le royaume, l’hommage ne devant pas alors s’étendre à ces parties. En conséquence, le 18 août 1291[2] Philippe le Bel recommanda au bailli de Vermandois et à ses autres officiers de ne pas troubler le comte de Hainaut dans son pays d’Ostrevant par des innovations ; mais il se réservait néanmoins le droit de souveraineté et la garde des quatre abbayes qui y étaient situées.

À la suite de démêlés que Jean d’Avesnes eut en 1292 avec les habitants de Valenciennes[3], ceux-ci offrirent à Philippe le Bel de se donner à lui et lui adressèrent un mémoire pour prouver que leur ville était française[4]. Le roi de France ayant envoyé, sous les ordres de Charles de Valois, une armée pour soutenir la ville, Jean d’Avesnes, abandonné par l’empereur auquel il avait eu recours, vint à Saint-Quentin demander merci, « un fil de soie entour son col en guise de hart ». Il fut ensuite condamné, par arrêt de la cour rendu la même année, entre autres peines, à faire jurer aux châtelains et aux grands hommes de Hainaut de l’abandonner et de prêter aide au roi de

  1. Arch. nat., JJ 16, fol. 7 vo, no 11, et JJ 34, no 51. Cf. Funck-Brentano, Philippe le Bel en Flandre, p. 30, et Martène et Durand, Thesaurus novus anecdotorum, t. I, col. 1234.
  2. Martène et Durand, op. cit., col. 1243.
  3. Voir Wauters, le Hainaut pendant la guerre du comte Jean d’Avesnes contre la ville de Valenciennes.
  4. Arch. nat., JJ 22. Cf. Bonamy, Notice historique du registre XXII du Trésor des chartes, dans Mémoires de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, t. XXXVII (1774), p. 443. Boutaric, la France sous Philippe le Bel, p. 384-387. Wauters, Table chronologique des diplômes imprimés concernant l’histoire de la Belgique, t. VI, Introduction, pag. iv-vi. Le 7 août 1292, le prévôt, les jurés, les échevins et la commune de Valenciennes, après avoir déclaré que cette ville était en grande partie située dans l’Ostrevant, promirent au roi de ne pas se retirer de sa souveraineté (A. Lacroix, Guerre de Jean d’Avesnes contre la ville de Valenciennes (1290-1297), p. 26).