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souscription (fol. 102) est ainsi conçue : « Finis. || Antonius Sinibaldus, Floren||tinus, transcripsit, Neapoli, || Mo CCCC LXXV, augusti || die xxx[1]. »

Mais il faut revenir au manuscrit de Pétrarque, sur lequel il me reste à présenter une assez importante observation. Aussitôt que ce magnifique manuscrit eut été incorporé dans la bibliothèque du roi de France, le mérite en fut bien apprécié. Il figure en ces termes sur le « Répertoire selon l’ordre de l’alphabete, de tous les livres, volumes et traictez en françoys, italien et espaignol, couvers de veloux et non couvers, de la librarie du très chrestien roy de France Françoys premier de ce nom, estant pour le présent à Blois, lequel répertoire a esté commencé, moyennant la grâce de Nostre Seigneur, parfaict et acomply par frère Guilielme Parvy, de l’ordre des Frères prescheurs, indigne chappelain, très obeissant subgect et immerité confesseur dudict seigneur, l’an de grâce mil cinq cens et XVIII et de son règne le quatriesme :

Item, les Triumphes de Petrarche en parchemin, en petit volume, à la langue italicque, richement escript et hystorié, avec les Souhaitz dudict Petrarche ; très richement couvert de satin cramoisi de costé et d’aultre, a grosses lames d’argent, esmaulx d’argent, où sont les neuf Muses, esmaillez, et est dedans ung estuy faict en manière de livre[2]. »

Dès le temps de François Ier, le Pétrarque venu de Florence se montrait comme une des curiosités de la librairie aux étrangers de distinction qu’attirait à Blois la splendeur de la résidence royale. C’est ce que nous atteste Antonio de Beatis, dans une relation de la visite que le cardinal Louis d’Aragon fit du château de Blois le 11 octobre 1517 :

« Dans le dit château ou palais se voit une grande librairie, en bon ordre, garnie non seulement de bancs [ou pupitres][3], mais encore d’armoires dressées autour de la pièce et occupant

  1. Cf. le catalogue des manuscrits de Besançon, œuvre posthume de Castan, t. XXXII du Catalogue des manuscrits des bibliothèques des départements, p. 306.
  2. Copié sur l’exemplaire original de cet inventaire, conservé à la Bibliothèque impériale de Vienne, no 2548.
  3. Comme les meubles de la bibliothèque Laurentienne.