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le secret de la marquise

nous quitterez pas, nous avons trop besoin de votre affection. »

Un pâle sourire effleura les lèvres de la malade, elle referma les yeux et s’évanouit de nouveau. On la transporta dans sa chambre afin de la mettre au lit, Louise s’installa à son chevet.

Le médecin que l’on avait fait appeler déclara qu’il n’y avait aucun danger immédiat, qu’un repos complet était nécessaire, la marquise avait dû recevoir un choc violent, tout le système nerveux était ébranlé.

— Mademoiselle, dit-il en s’adressant à Louise, je vous confie ma malade, je sais qu’elle ne peut être en de meilleures mains. Veuillez lui éviter toute émotion, je vais donner un calmant ; il faut à la marquise plusieurs heures de repos.

Les ordres du médecin furent promptement exécutés ; peu de temps après Madame de Montreuil tombait dans un sommeil réparateur.

Cette femme était belle encore et lorsque sa tête fine reposait sur les blancs oreillers de dentelles, on ne pouvait s’empêcher d’admirer la délicatesse de tous ses traits, la grande douceur répandue sur cette physionomie pâle, un peu triste. Il y avait quelque chose d’attirant chez elle, un je ne sais quoi murmurait : J’ai souffert, mais la douleur n’a pas aigri mon âme, il y a en moi toute cette tendresse, cette sympathie qui sait consoler celui qui pleure.

Entre elle et Louise existait une ressemblance assez frappante, la jeune fille comme sa tante possédait une masse de beaux cheveux blonds encadrant son front aux lignes aristocratiques, telle qu’une couronne de reine, les yeux étaient les mêmes, grands, noirs, un peu rêveurs ; mais le