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LE SECRET DE LA MARQUISE




L’Angélus sonnait, le timbre bronzé interrompait, d’écho en écho dans la montagne, le calme infini d’une nature mélancoliquement poétique, où la dernière irradiation d’un soleil de feu dorait une végétation abondante, dont les parfums multiples embaumaient l’air attiédi du soir. Dans les nuages mille teintes rosées s’enroulaient pour disparaître à l’horizon en des flocons plus pâles. Chaque brise nouvelle soulevant les feuilles, les fougères, les naissantes marguerites, mêlait sa suave harmonie au tintement de la cloche du village.

À cette heure charmante du jour qui s’endort sous un voile de pourpre et de saphir, l’âme sensible est envahie de rêverie, il semble qu’il est doux de vivre, plus doux d’aimer à cet instant où tout dans l’espace unit sa mélodie au concert de l’univers.

C’était bien en effet ce que pensaient Hector et Louise, car la main dans la main, ils marchaient