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le secret de la marquise

mais aux cœurs dévoués à la maison de Montreuil.

Louise était heureuse, fière, de voir son cousin entouré de cette foule professant pour lui une si haute estime. Jamais elle n’en avait été aussi orgueilleuse.

« N’est-ce pas qu’il est beau, Marie, » dit-elle en se penchant vers sa nourrice, assise à ses côtés.

« Oui, M. le marquis est un bel homme, de plus un excellent citoyen ; ce qui vaut mieux encore, comme monsieur son père, il sera aimé de tout le monde. »

— Je crois bien qu’il l’est, — répondit naïvement la jeune fille.

La soirée, commencée un peu tristement, se termina des plus agréablement pour chacun.

Le lendemain, avec le chant des oiseaux Louise s’éveilla. À cette heure matinale tout reposait encore au château mais ne pouvant plus dormir, elle se leva, se dirigea au dehors pour respirer l’air frais du matin. Il lui semblait que tout était changé dans la nature. Hector était là près d’elle ; elle allait désormais le voir à toute heure du jour, l’entendre, s’enivrer du son de sa voix, respirer le même air que lui ; ils allaient échanger toutes les impressions qu’ils avaient éprouvées dans ces deux longues années d’absence ; leur impatience de se revoir, les tristesses de la séparation, le bonheur du retour. Et tous les rêves de son imagination montaient aussi roses dans le ciel que les nuages irradiés des premiers feux de l’aurore.

Comme elle était heureuse à cet instant, comme elle souhaitait la venue du jeune homme pour murmurer à son oreille les joies sublimes qui