Page:Bibaud - Le secret de la marquise, Un homme d'honneur, 1906.djvu/16

Cette page a été validée par deux contributeurs.
17
le secret de la marquise

Hector, suivi des deux dames, descendit à leur rencontre.

— Vive le marquis ! vive la marquise ! criait-on de toute part. Nous sommes heureux de vous retrouver au milieu de nous. »

— Nous sommes honorés de votre courtoisie, répondit le jeune homme, merci de votre attention délicate. En nous exprimant votre satisfaction de notre retour, croyez que vous ne faites qu’augmenter nos bons sentiments à votre égard. »

Et il tendit la main aux paysans. Parmi la foule se trouvait une femme délicate, au visage pâle, maladif, à la tournure plus distinguée que le reste de ceux qui l’accompagnaient. En l’apercevant, Madame de Montreuil et son fils poussèrent une exclamation.

— Comment ! Marie, c’est vous qui êtes venue de si loin ; l’on nous a dit que vous étiez malade ! »

— Oui, madame ; oui, monsieur, mais pas assez pour ne pouvoir venir une des premières vous souhaiter la bienvenue. Ah ! j’ai tant désiré votre retour, parfois je craignais de mourir avant de vous revoir.

— Ah ! ne parlez pas ainsi, Marie, fit la marquise en l’embrassant, tel qu’elle l’eût fait pour une amie son égale ; vous me faites de la peine ; vous êtes changée, il est vrai, mais avec de bons soins, nous vous ramènerons à la santé.

Un sourire d’incrédulité effleura les lèvres de la malade.

— Je n’ai pas été négligée, répondit-elle ; tout le temps de votre absence, depuis que j’ai commencé à souffrir, mademoiselle Louise est venue régulièrement deux fois par semaine me visiter.