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le secret de la marquise

opéré chez son cousin ! Elle tremblait un peu en se faisant cette question. Elle était toujours la même ; mais lui ? La jeune fille n’eut pas le temps d’achever sa pensée, le roulement de la voiture se fit entendre, en moins d’une seconde Madame de Montreuil et son fils étaient à ses côtés.

La marquise l’embrassa avec tendresse, puis des bras de sa tante elle passa à ceux de son cousin. Ah ! alors dans ce baiser de retour leur amour se révéla. Hector tressaillit d’un bonheur ineffable en sentant trembler sur son cœur cette petite femme adorée, qu’il retrouvait encore plus attrayante après deux ans d’absence.

Désormais plus rien ne pouvait les séparer, tous les obstacles il pourrait les surmonter ; ému, il murmura en oubliant sa mère : « Oh ma petite Louise chérie, je te retrouve donc enfin !

Oui, répondit-elle, sans contrainte, tu ne saurais croire combien j’ai souffert pendant ton absence, Hector, il ne faut plus me quitter.

— Assez ! » fit la marquise, devenue d’une pâleur livide. Attirant Louise pour couper court à cet épanchement, qui était pour elle une torture : mon enfant, je suis extrêmement fatiguée, le voyage m’a brisée, il ne faut pas tant s’occuper de votre cousin et m’aider à monter ces marches.

« Ah ! ma tante, pardonnez-moi, répondit Louise, devenue rouge comme une cerise, je suis une étourdie, la joie me rend folle, m’avoir laissée ainsi deux longues années seule ; vous ne pouvez comprendre tout le bonheur que j’éprouve de vous retrouver ». Elle entoura de ses bras le cou de Madame de Montreuil, pour l’embrasser de nouveau, « Mais quoi, fit-elle, vous pleurez, ma tante, lors-