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trois coups de canon, que le gouverneur fit tirer, en faisant dire aux Sauvages, que c’était pour porter en tout lieu la nouvelle de la paix. Le lendemain, les députés iroquois se remirent en route pour leur pays. Deux Français, deux Algonquins et deux Hurons s’embarquèrent avec eux, et trois des leurs demeurèrent en otage dans la colonie.

L’hiver suivant, on vit les Iroquois, les Hurons et les Algonquins chasser ensemble aussi paisiblement que s’ils eussent été de la même nation. Mais la paix ne fut pas de longue durée : le P. Jogues, qui avait été rendu à la liberté, par l’entremise des Hollandais, ainsi que le P. Bressani, ayant été tué chez les Agniers, de même qu’un jeune Français, qui l’accompagnait, ces barbares, prévoyant qu’on les inquiéterait, se joignirent aux autres cantons, qui n’avaient pas été compris directement dans le traité de paix, pour faire la guerre aux Hurons et aux Algonquins. D’abord, les hostilités ne consistèrent qu’en quelques coups de surprise, où il y eut quelques hommes tués de part et d’autre ; mais bientôt, il y eut des combats plus importants : les Hurons, secourus par les Andastes, tribu nombreuse et agguerrie, remportèrent quelques avantages ; mais n’ayant voulu en profiter que pour parvenir à la paix, ils furent les dupes de la mauvaise foi et des artifices de leurs ennemis. En même temps qu’ils s’amusaient à négocier avec les Onnontagués, les Agniers et les Onneyouths attaquaient leurs partis de chasse et leurs bourgades, l’une après l’autre, et y mettaient tout à feu et à sang.

Pendant que les Hurons étaient ainsi attaqués et détruits par les Iroquois, on vit arriver à Québec un en-