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cher les Anglais de traverser, en bateaux, sur la rive du sud, et de le troubler dans ses opérations. Ils ne le troublèrent pas, en effet, tant qu’il ne fut pas possible de traverser le fleuve autrement qu’en bateaux, et il eut le temps d’assembler et d’envoyer sur la rive du nord, une grande quantité de gros et de menu bétail. Mais au commencement de février, la glace ayant pris devant Québec, le général Murray fit marcher un gros détachement à la Pointe Lévy, afin d’en déloger les Français. Après quelques escarmouches, Saint-Martin, se retira à travers les bois, et passa la rivière de la Chaudière. M. Dumas, qui commandait, sur cette frontière, lui envoya un renfort, avec l’ordre de demeurer sur les bords de cette rivière, pour en défendre le passage. Quelques jours après, un parti de cinquante Anglais s’étant avancé, pour reconnaître la position de Saint-Martin, cet officier traversa la rivière, les attaqua, en ambuscade, fit quelques prisonniers, et tua ou dispersa le reste.

Les Anglais n’ayant laissé qu’un détachement peu considérable à la Pointe Lévy, on crut qu’il serait possible de les en chasser. Afin de rendre plus facile l’exécution de ce dessein, M. de Bourlamaque, qui arrivait de Montréal, devait exécuter divers mouvemens autour de Québec. Mais au lieu de marcher lui-même de suite, ou de faire marcher le capitaine Saint-Martin, droit au poste anglais, M. Dumas envoya d’abord cet officier, avec un gros détachement, se poster à la Pointe des Pères, vis-à-vis de la ville, afin de couper la communication entre la garnison et le poste de la Pointe Lévy. Les Anglais firent une sortie considérable, M. Saint-Martin fut contraint de se retirer à son poste,