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des colonies. Le munitionnaire, M. Canon, qui en fut chargé, partit de Montréal, le 22 novembre, avec un nombre de corvettes et de navires, et descendit jusqu’à trois lieues au-dessus de Québec, pour être à portée de tenter le passage, devant la ville. Un coup de vent accompagné d’un épais brouillard y assaillit la flotille française : quatre vaisseaux s’échouèrent, et furent perdus ; les autres, sur l’un desquels était le sieur Canon, passèrent devant la ville, sans être apperçus, et arrivèrent en France, sans accident.

Deux jours après le naufrage, les Anglais envoyèrent une quarantaine d’hommes, sous le commandement d’un capitaine et d’un lieutenant, dans une goëlette armée, pour piller les bâtimens échoués. Le capitaine ayant fait allumer une bougie, sur l’un des navires, pour en examiner l’intérieur, quelques étincelles tombèrent sur de la poudre, qui y avait été laissée par hasard, ou à dessein ; le navire sauta, et le capitaine (Miller), son lieutenant, et une trentaine d’hommes y périrent.

Dans le cours de décembre, les Acadiens de Miramichi, de Richibouctou, et autres lieux, le long du golfe de Saint-Laurent, envoyèrent des députés au colonel Frye, qui commandait au fort Cumberland, pour lui annoncer qu’ils se mettaient sous la protection de l’Angleterre.

Au mois de janvier, le capitaine Saint-Martin, de la marine, fut envoyé, avec quatre cents hommes, dans les paroisses situées au sud du fleuve, au-dessus de Québec, afin d’en faire passer dans les gouvernemens supérieurs le plus qu’il pourrait de bêtes à cornes. Cet officier s’avança jusqu’à la Pointe Lévy, afin d’empê-