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Cependant, les berges anglaises faisaient divers mouvemens propres à inquiéter les Français, en les mettant dans l’impossibilité de deviner en quel endroit se ferait l’attaque principale, ou plutôt, en leur donnant à croire qu’ils seraient attaqués, en même temps, à différents endroits. Ces mouvemens divers venaient, en grande partie, de ce que la plupart des berges s’échouèrent sur des bas-fonds ; ce qui fit que les troupes ne purent débarquer aussitôt que le général l’aurait désiré.

La brigade de Townsend attaqua les retranchemens du Sault, avant qu’elle fût à portée d’être soutenue par les deux autres, et fut reçue par un feu si vif d’artillerie et de mousqueterie que, dès l’abord, les grenadiers, qui s’étaient avancés presque en désordre, à la tête des autres troupes, perdirent un grand nombre d’hommes, et surtout d’officiers. Le chevalier de Levis, voyant que les Anglais s’étaient déterminés à ne faire qu’une seule attaque, fit renforcer le point attaqué des régimens de Guienne et de Roussillon. Les Anglais redoublèrent d’efforts, soutenus par le feu de leurs vaisseaux échoués, mais toujours sans succès, et perdirent beaucoup de monde. Vers cinq heures, la confusion se mit dans leurs rangs ; ils commencèrent à plier et à se retirer, et il survint une espèce de tempête, qui les déroba, pour quelque temps, à la vue de leurs ennemis. Lorsque les Français les revirent, ils s’embarquaient dans leurs berges et leurs chaloupes, derrière leurs navires échoués.

La perte des Anglais, dans ce combat, qui se livra le 31 juillet, fut de près de 1,000 hommes, en tués, blessés et prisonniers. Celle des Français ne fut que d’une trentaine de soldats tués, et de quelques officiers