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désordre. La batterie de mortiers et de canons fut érigée, et bientôt, la basse ville ne fut plus qu’un monceau de ruines.

Les troupes anglaises étaient à peine débarquées sur l’île d’Orléans, qu’il s’éleva une tempête furieuse : quelques uns des plus gros vaisseaux chassèrent sur leurs ancres ; plusieurs bâtimens de transport perdirent leurs agrès, et un nombre de vaisseaux plus petits coulèrent à fond, ou se brisèrent, l’un contre l’autre. Profitant de l’obscurité de la nuit, et du désordre de la flotte ennemie, le général français fit partir huit brulots, pour la réduire en cendres. Hommes et vaisseaux eussent infailliblement péri, si l’opération avait été conduite avec le courage, le sang-froid et l’intelligence qu’elle exigeait ; mais ceux qui en avaient été chargés ne possédaient aucune de ces qualités, ou du moins, ne les réunissaient pas toutes. Impatients d’assurer leur retour à terre, ils mirent beaucoup trop tôt le feu aux bâtimens dont ils avaient la direction. Aussi les Anglais, avertis à temps du danger qui les menaçait, vinrent-ils à bout de s’en garantir, par leur audace et leur activité. Ils touèrent les brulots sur le rivage, où ils brulèrent à fleur d’eau, et il ne leur en couta que deux faibles navires.

Le général Wolfe traversa, la 9 juillet, de l’île d’Orléans sur la côte du nord, et campa à la gauche des Français, sur la rive gauche de la rivière de Montmorency. Il espérait qu’en montant le long de cette rivière, il pourrait la traverser à gué, et attaquer le marquis de Montcalm, avec plus d’avantage que dans ses retranchemens. Mais le général français, qui avait reconnu la rivière Montmorency, avait eu la précaution