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DU CANADA.


traverser le lac Saint-Sacrement. Après la jonction, l’armée se trouva forte de 5,500 Français et Canadiens, et de 17 à 1,800 Sauvages, avec trente-deux pièces de canons et cinq mortiers. C’était la plus formidable qui eût encore été assemblée en Canada.

Tandis qu’on se préparait à aller en avant, le colonel Parker, envoyé, à la tête de quatre cents Anglais, pour déloger une garde avancée, à Carillon, fut rencontré, sur le lac George, par cinquante Français et trois cents Sauvages, commandés par M. de Corbières. Les Anglais, après un combat de courte durée, prirent la fuite, pour gagner la terre ; mais ils furent atteints et taillés en pièces.

Dans le même temps, M. Marin, officier canadien, qui avait été envoyé vers le fort Lydis, ou Lydius, avec deux cents Sauvages, attaqua les retranchemens avancés, et enleva un des principaux quartiers, où il tua deux cents hommes. Les Anglais, revenus à eux, se mirent à sa poursuite, mais il leur échappa.

Cependant l’armée s’ébranla le 29 juillet, M. de Levis prit sa route, par terre, avec 3,000 hommes : ensuite le reste de l’armée s’embarqua sur quatre cents bateaux ou canots. M. de Levis, arrivé le premier près des retranchemens des Anglais, occupa les défilés qui conduisaient à l’endroit où l’on avait projeté de faire le débarquement, et en même temps, un gros de Sauvages assit son camp sur les derrières du fort George, pour lui couper toute communication avec le fort Lydius. À la faveur de ces mesures, la descente se fit, le 5 août, sans opposition, à environ une demi-lieue du fort George.

Ce fort était un quarré flanqué de quatre bastions :