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occuper par un gros détachement le fort abandonné. Plusieurs des canons laissés par la garnison s’étant trouvés en état de servir, on les dirigea contre l’autre fort, qui était le plus considérable. Le feu de ces canons, joint à celui des batteries qu’on avait érigées, effectua bientôt une brèche considérable dans les murs du fort Oswego, et le colonel Mercer, qui y commandait, ayant été tué, la garnison, forte de plus de 1,200 hommes, demanda à capituler, à la condition d’être conduite à Montréal prisonnière de guerre ; ce qui lui fut accordé.

La perte des Anglais fut de cent-cinquante hommes, tués et blessés, et celle des Français de quarante. Le colonel Bourlamaque fut du nombre des blessés. Outre les deux forts, sept bâtimens de 10 à 18 canons, deux cents bateaux, plusieurs pièces d’artillerie, et une grande quantité de provisions de bouche et d’effets militaires tombèrent au pouvoir des Français. Les étendards pris aux Anglais furent suspendus, comme des trophées, dans les églises de Québec, de Montréal et des Trois-Rivières. Les prisonniers, au nombre de 1,200, furent traités avec beaucoup d’humanité, à Montréal, et échangés, avant la fin de l’année.

La victoire d’Oswego, ou de Chouaguen, ajouta beaucoup à la réputation que le marquis de Montcalm s’était déjà faite en Europe, et ne contribua pas peu à entretenir, à augmenter même le goût pour la guerre, l’enthousiasme militaire des Canadiens. Ce général, après avoir démoli les forts dont il venait de se rendre maître, redescendit à Montréal, avec ses troupes.

Par la destruction des forts anglais d’Oswego et d’Ontario, les Français devenaient maîtres de tous les grands