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Cependant, le pays se peuplait de plus en plus, tant par l’accroissement naturel de la population indigène que par l’émigration de France, et assez rapidement, s’il en faut juger par le nombre des nouvelles concessions : il ne fut pas concédé moins de trente espaces de terre, plus ou moins considérables, en fief et seigneurie, dans l’intervalle de 1732 à 1743, par le marquis de Beauharnois et M. Hocquart, successeur de M. Dupuy, dans l’intendance. La colonie faisait aussi des progrès, du côté de l’industrie : en 1733, on commença à exploiter les mines de fer de Saint-Maurice et de Batiscan, découvertes en 1667, mais entièrement négligées, durant l’espace de soixante-dix ans. Le minerai fut d’abord mis en œuvre avec assez peu d’habileté ; mais en 1739, on fit venir de France un artisan qui réunissait la connaissance des différentes branches de manufactures de fer fondu et travaillé à une connaissance suffisante de l’art d’exploiter les mines ; et la compagnie qui avait entrepris cette exploitation, put s’y livrer, avec profit pour elle-même et avantage pour le pays.

Cette même année 1739, M. Dosquet ayant donné sa démission, M. Pouroy de l’Auberivière fut nommé pour le remplacer. Il s’embarqua, le printemps suivant, pour ce pays ; mais il mourut, quelques jours après son arrivée à Québec, d’une fièvre putride, contractée dans le vaisseau sur lequel il avait fait la traversée. Ce prélat eut pour successeur M. Dubreuil de Pontbriand, qui gouverna l’église du Canada jusqu’à 1760, année de sa mort.

Dès l’année 1703, il avait été émané un édit royal, par lequel il était défendu aux communautés religieu-