Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/232

Cette page a été validée par deux contributeurs.

le travers des Sept-Îles, qu’il ne fallait pas s’approcher trop de terre ; et comme le vent n’était pas favorable, et qu’on ne pouvait aller qu’à la bouline, l’amiral se lassa, à la fin, de cette manœuvre, et soupçonna même peut-être le Français de vouloir fatiguer son équipage. Il ne voulut pas revirer, et s’approcha de si près d’une petite île, appellée l’Île aux Œufs, qu’y ayant été surpris par un coup de vent du sud-est, il s’y brisa, avec sept autres de ses plus gros vaisseaux, dont il ne se sauva que très peu de monde. Le reste de la flotte redescendit le fleuve, après être resté quelques jours à l’ancre, pour enlever la charge des vaisseaux brisés[1].

  1. Dans leur manifeste, dont plusieurs exemplaires furent trouvés sur les bâtiments naufragés, les commandans anglais reprochaient, entr’autres choses, au gouvernement du Canada, de donner quarante francs à ses alliés sauvages, pour chaque chevelure apportée au bureau de la guerre ; mais à des plaintes peut-être fondées, ils ajoutaient des prétentions ridicules, en disant, que toute l’Amérique du Nord appartenait, de droit, à l’Angleterre, en vertu de la priorité de découverte, et que la France ne possédait le Canada que par usurpation.