Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/91

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

passés du conseil législatif, mais attaquer le corps entier, le condamner généralement, le vouer, de tout leur cœur et de toute leur âme, à la haine et au mépris de toute la population, en se servant des termes les plus outrageants, et cela, « dans le temps », sinon, au « lieu même où il était occupé à exercer les fonctions à lui confiées par la constitution ».

Le Vindicator le traitait de nuisance, de cauchemar, d’incube oppressif, etc. Le correspondant de la Minerve disait : « Les nominations de conseillers, faites et annoncées, sont, à peu d’exceptions près, si pitoyables, et le pays a si bien été joué et trompé, par toutes les belles promesses d’outremer, que la chambre d’assemblée devrait résoudre, qu’elle est d’avis, et le pays la soutiendra, que si la mère-patrie se refusait à accorder un conseil législatif électif, nous insistions et demandions avec fermeté l’abolition entière d’un corps aussi nuisible que l’a été, l’est et le sera le conseil législatif nommé par la couronne. Le conseil législatif étant peut être la plus grande nuisance que nous ayons, nous devons prendre les moyens de nous en débarrasser, et en demander l’abolition de manière à l’obtenir. »

Ces agressions, renouvellées avec un surcroit de virulence dans les expressions, ne passèrent pas inapperçues et méprisées, comme leurs devancières, et le 3 janvier, il fut, dans le conseil législatif, (en substance) :

« Résolu, que le Vindicator du 3, et la Minerve du 9, contenaient, respectivement, un libelle diffamatoire contre cette chambre, et une violation directe de ses priviléges, et

« Ordonné ;

« Que le sergent d’armes prenne et amène, sous bonne garde, à la barre de cette chambre, Daniel Tracey, rédacteur du Vindicator, et Ludger Duver-