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se soumettre à l’indignité d’être ainsi outragé, au lieu même et dans le temps où il est occupé à exercer les fonctions à lui confiées par la constitution, et par des libelles ouvertement sanctionnées du nom d’un membre d’une autre branche de la législature, avec laquelle le conseil législatif doit et désire concourir dans toute mesure propre à avancer le bien public.

« 4o. Que le conseil législatif ne peut qu’espérer avec confiance que la chambre d’assemblée verra avec une juste indignation les efforts ainsi faits par un de ses membres pour diminuer l’indépendance du conseil législatif, et le respect qui lui est dû, comme faisant partie de la constitution de cette province, et qu’elle éprouvera le désir de faire réparation au conseil législatif, pour une infraction aussi impardonnable de ses priviléges. »

Quand ces résolutions furent présentées à la chambre d’assemblée, elle avait déjà commencé à prendre en considération les nouveaux libelles du sieur Mackenzie, et le 7, il fut réexpulsé, et déclaré indigne de siéger dans cette chambre, devant ce parlement, ce qui ne l’empêcha pas de se présenter encore comme candidat, d’adresser encore des diatribes inflammatoires au peuple, ou plutôt à la populace, pour l’intéresser en sa faveur, et se venger au moins par l’agitation populaire et la discorde civile.

En revenant au Bas-Canada, il faut commencer par dire que la révolution française de 1830 avait exalté un assez grand nombre de nos jeunes gens, et remarquer que les propositions révolutionnaires de M. Bourdages, et les violentes et injurieuses diatribes de M. Papineau avaient changé, chez les plus enthousiastes, cette exaltation en frénésie. Il faut remarquer aussi que la population des villes devenant de plus en plus