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par lesquelles il déclarait que la réponse que lui avait faite le lieutenant-gouverneur était une insulte ; qu’il fallait répandre l’adresse et la réponse par toute la province, et constater si le peuple ne serait pas d’avis de demander au roi le rappel de son Excellence ; que la conduite politique et éditoriale de M. Mackenzie était digne d’éloge, et qu’une médaille d’or devrait lui être présentée, &c.

Le 2 janvier, (1832), jour fixé pour l’élection, M. W. L. Mackenzie se présenta, et après avoir répandu parmi la foule un grand nombre d’exemplaires d’un placard, contenant des accusations, ou des diatribes contre le lieutenant-gouverneur, les conseillers, la majorité des représentans ; il enrichit le libelle écrit d’un long commentaire verbal, et fut élu presque unanimement. La médaille lui fut présentée ; il y eut ensuite par la ville une longue et bruyante procession. Enfin, le sieur Mackenzie triompha, et son triomphe l’exhalta au point de lui faire croire qu’il pouvait impunément recommencer à injurier gouverneur, conseillers législatifs et représentans du peuple, et il le fit, 6 janvier, dans ses adresses « aux électeurs d’York », et « aux Canadiens ».

Le lendemain, le conseil législatif résolut ;

« 1o. Que le journal The Colonial Advocate du 5, contenait un libelle grossier et non justifiable contre le conseil législatif ;

« 2o. Qu’il paraît que W. L. Mackenzie, écuyer, membre de la chambre d’assemblée, maintenant en session, est l’éditeur de ce journal, et l’auteur du libelle ;

« 3o. Qu’avec quelque patience que le conseil législatif soit disposé à traiter les libelles moins offensants, dans d’autres circonstances, il ne lui convient pas de