Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/499

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’église, la lecture de la lettre de L. M, N. qui reçut des « tonnerres d’applaudissements. »

Le même numéro décrit des scènes qui marquent que la démoralisation avait déjà fait assez de progrès pour porter l’esprit de sédition et de trouble jusque dans les églises.

On voit dans le même numéro, que « suivant l’annonce convoquant une réunion de jeunes gens patriotes, un grand nombre se rendirent à l’invitation, et projetèrent de former une société politique, à l’exemple de celle formée dans le Haut-Canada. »

Dans le No. du 4 septembre, après avoir affirmée qu’à St  Eustache, à Ste  Scholastique, et particulièrement à St  Benoit, le curé était resté presque seul à chanter le Te Deum ordonné par un mandement de l’évêque de Montréal, « qui parlait de la diffusion de doctrines perverses, à propos du royaume tombé en quenouille, » dit qu’il ne peut s’empêcher de chanter tout bas deux couplets extraits de ceux qui furent chantés à une petite fête de Saint Jean-Baptiste, en 1835, et dont il suffit de dire que l’une était sur l’air : « Le saint craignant de pécher. »

Ce fût vers le même temps qu’un grand-jury, ou sa majorité, décida virtuellement qu’il n’y avait pas de mal à déchirer publiquement, avec mépris, injures et imprécations, des proclamations royales,[1] et que des voies de faits étaient des choses innocentes, » sinon « louables, » pourvu apparemment, qu’on leur donnât le nom d’espiègleries.

  1. Trouvant que ce n’est pas assez de déclarer innocents ceux qui l’ont fait, le « comité de vigilance » d’une paroisse de l’Île de Montréal résout, que les poursuites dirigées contre eux leur font honneur, qu’ils ont bien mérité de leur pays ; et le comité central publie cette résolution, avec tous les gros mots dont elle est remplie.