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par les plus abominables représentations. Le gouvernement a besoin d’être revêtu de plus amples pouvoirs et d’après l’opinion que j’ai maintenant, vous pourriez être dans la nécessité de suspendre la constitution. Ce n’est qu’avec le plus profond regret que j’énonce cette opinion ; mais mon devoir me force à le faire. »

Plus tard, lord Gosford dit à lord Glenelg, « qu’à moins que le gouvernement ne soit immédiatement armé de pouvoirs extraordinaires, tel que la suspension de l’habeas corpus, et la proclamation de la loi martiale, le flot de la sédition ne pourra être arrêté que par des opérations militaires actives ; il espère que la connaissance que le gouvernement possède de pareils pouvoirs aura l’effet d’en imposer. Quant à recourir à la législature, il pense que ce serait se faire illusion, que d’attendre de la présente chambre d’assemblée, ou d’une nouvelle, aucun concours pour remédier aux sérieuses difficultés qui existent, et il conclut par émettre l’opinion que les « griefs qui ont été d’abord mis en avant par les chefs du parti mécontent paraîtraient n’avoir servi que de simples prétextes pour couvrir des desseins plus noirs. »

Si des dépêches nous passons aux journaux, on lit dans l’Ami du Peuple du 15 mai : « La publication et la circulation gratis dans les campagnes des Paroles d’un Croyant, n’est sans doute que le prélude de la distribution d’ouvrages plus dangereux encore, en ce qu’ils seront plus à la portée des habitans, et plus capables d’agir sur leurs esprits. Les conséquences d’un pareil système de corruption et de démoralisation sont vraiment effrayantes, et le peuple qui doit en être la victime est bien à plaindre. »

Au commencement de juin, l’Echo du Pays disait : « Sir John Colborne… il est probable, descendra la