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cutif et la commission[1] qui ont créé l’irritation dans le pays, et quand cette juste indignation se manifeste, on nous opprime, on nous tyrannise par des proclamations et des destitutions. »

M. Baker : « Je me flatte que le membre pour Yamaska fera plus de bruit que de besogne. Je puis du moins lui assurer qu’il n’a point de secours à attendre du comté de Missisquoi pour ses plans révolutionnaires.[2] Il est vrai qu’il y a dans ce comté deux classes d’individus désaffectionnés, qui sont venus des États voisins ; les premiers étaient des chercheurs de places qui, n’ayant pu faire leur chemin, ont cru qu’ils réussiraient mieux, en excitant le peuple à la révolte. On peut appeler les autres des niveleurs ou des communistes qui, comme les sauvages ou les ours, voudraient que leur proie fût en commun ; mais l’hon. membre ne doit se fier ni aux uns ni aux autres, car au premier cliquetis des armes, ou au bruit des fanfares militaires, ils décamperont promptement… L’hon. membre accuse le conseil d’avoir rejeté quelques-uns de nos bills les plus importants… Je lui dirai que le conseil a eu raison de rejeter ou d’amender, particulièrement le bill des écoles, qui effectuaient de grands changemens, et exigeait la sortie d’une somme d’argent très considérable, quand la chambre ne pourvoyait pas au paiement de dettes légitimes ; le bill du canal de Chambly, qui allait à ruiner les premiers entrepreneurs, et le bill des élections, qui défranchisait

  1. « J’ai été témoin des invectives et des sarcasmes lancés par l’organe de la modération et de la décence, (0’Callaghan) contre les membres de ce corps respectable, tandis qu’il en voyait un présent. C’est un libelle contre les habitans de ce pays, dont la courtoisie envers les étrangers est passée en proverbe. » — M. Clapham.
  2. Le Vindicator avait déjà publié un grand nombre de lettres de l’architraitre L. M. N., excité et réexcité les soldats à la désertion, insulté et menacé le clergé, etc.