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magnanime qui nous protège, et procéder sans délai aux affaires de législation pour les besoins les plus urgents du pays, et pour la réparation des maux qu’il a soufferts. Les deux adresses renferment, quoiqu’en termes différents, un manque de confiance, un égoïsme et une opiniâtreté qui seront mal reçues de la nation anglaise, après l’énoncé ferme de son opinion : elles justifieraient toutes les mesures qu’elle pourrait, en conséquence, juger à propos d’adopter. L’adoption de l’une ou de l’autre de ces adresses laisserait encore le gouvernement dans une situation embarrassante. Il doit s’efforcer de contrebalancer de mauvaises mesures par de bonnes, mais il ne serait pas sage à lui de recourir à une dissolution de la chambre, quand les membres sont en possession de moyens sans opposition, pour colorer et dissimuler les faits et les circonstances à leurs honnêtes constituans, dont je suis persuadé que les neuf-dixièmes sont satisfaits de leur condition, et n’ont jamais rêvé à des changemens, avant que des chefs turbulents et ambitieux leur en aient donné l’idée. Il faut après tout, que le pays se soumette, ou qu’il se mette en guerre ouverte, non-seulement avec la puissante Angleterre, mais encore avec la population anglaise du pays, qui est opposée à un changement organique. Est-on prêt et disposé à en venir à de telles extrémités ? Je suis persuadé que non. Il faut donc faire de nécessité vertu, et cela, avec d’autant moins de honte que, par l’appel de la chambre d’assemblée au parlement impérial, le pays a été mis dans l’obligation de s’en tenir à la décision de ce tribunal. »

M. Lafontaine : « Je me lève pour répondre principalement à M. Thaschereau. Je rends hommage à ses talens, à ses convictions. L’adresse est écrite,