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que du plus fort, nous nous engageons à faire tous nos efforts pour tarir les sources du revenu de cette province, en attendant de Dieu et de la justice de notre cause et de notre propre énergie, l’occasion et les moyens-de nous affranchir. »

Ceux-là, sans doute, auraient bien mérité, s’ils avaient su ce qu’ils faisaient, qu’on leur imposât de fortes taxes directes ; mais le comité central et permanent avait dit, quelques jours auparavant, qu’il espérait que les représentans du pays encourageraient, par leur exemple ferme et patriotique, les habitans bien disposés dans leurs efforts pour détruire les sources du revenu qu’un gouverneur corrompu et ingrat était sur le point de saisir et de distribuer ; il avait aussi résolu impérativement et comminatoirement, que le peuple devra tenir pour responsables tous ceux qui autoriseront ces paiement, ou qui consentiront à recevoir aucune partie de l’argent public, en vertu de cette prétendue autorité. »

À une assemblée des comtés réunis de Lachenaie et de l’Assomption, qui avait eu lieu quelques jours auparavant, on avait mis un peu plus de modération dans le stylo des résolutions, qui, au reste, n’étaient guère que des répétitions, à l’exception de la suivante :

« Que c’est à tort et sans raison que nos ennemis politiques essaient d’insinuer dans l’esprit du bon peuple canadien, que l’hon L. J. Papineau cherche à faire une révolution dans ce pays, et à s’élever aux plus hautes dignités sur les ruines de ses compatriotes.

Cependant la correspondance entre le secrétaire civil et les magistrats et les officiers de milice qui avaient figuré activement aux assemblées agitatrices, continuait toujours : le gouverneur répugnant (malgré que leurs dits et gestes fussent consignés dans les gazettes