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l’extrait ci-dessus soit plus conforme à ce qui a été dit par Mgr. Lartigue… alors l’ex-évêque de Telmesse aurait subi une curieuse transformation, au moral, en passant par le titre de monseigneur de Montréal. »

Après avoir divagué sur l’influence désastreuse du gouvernement théocratique, sur le danger de l’alliance de l’église et de l’état, La Minerve ose dire que la question de la contrebande ayant été soulevée dans le cours de la conversation, la majorité des prêtres présents fût d’avis que la contrebande n’entrait pas dans la catégorie des cas de conscience. Plus tard, elle trouvera une autorité irréfragable, pour prouver que la contrebande n’est pas défendue par les canons, ou décisions de l’église, celle du prêtre réfractaire et suspendu, O’Grady, homme que le respectable et vertueux Mackenzie estimait, quoiqu’il fût un boute-feu ou plutôt parcequ’il était un boute-feu.

Qu’il n’eût pas été défendu expressément dans un code quelconque de lois ecclésiastiques ou civiles, de faire encourager et recommander la contrebande, dans la vue de tarir les sources du revenu de l’état, de rendre son pays pauvre et misérable, il n’y aurait rien eu là d’étonnant, car la chose était sans antécédent, non prévue, mais certainement défendue implicitement par la morale ou la loi naturelle.

Pour revenir à l’allocution de l’évêque de Montréal à son clergé, quoique dans son numéro du 27 juillet, La Minerve dit qu’il lui répugnait de traiter un tel sujet, elle y revient, d’une manière empirée, dans celui du 3 août, par un article communiqué si rempli d’injures grossières et dégoûtantes, (contre l’évêque et les prêtres du séminaire,) qu’il ne déparerait pas seulement, mais souillerait les pages d’un livre quelconque. Au reste, la vérité du rapport de l’Ami du Peuple ne