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l’Europe n’offrent pas d’exemples dans les temps modernes.

« On demandera à quoi nos prétendus patriotes, et leur chef surtout, croient aboutir avec leur agitation et leurs résolutions de toutes sortes, absurdes, mensongères, immorales, séditieuses et sentant la rébellion. Croient-ils par là venir à bout d’effrayer l’Angleterre, d’opérer une révolution dans la province, et de s’y emparer de tous les pouvoirs ? Non, certes, et la preuve en est qu’ils se vantent de travailler, par vengeance et par dépit, à détruire le revenu public. Avoir leurs démarches, à entendre leurs discours, on serait porté à croire qu’ils participent de la nature des démons, se plaisant dans le désordre, le malaise et la misère publique, et faisant le mal pour l’amour du mal.

« Mais il est un autre motif à leur conduite : déboutés de toutes leurs demandes absurdes ; frustrés dans leur attente de pouvoir se partager, ou distribuer à leurs amis tous les revenus de l’état, de pouvoir proscrire, ou tyranniser quiconque ne leur plairait pas ; condamnés dans tout ce qu’ils ont fait ou voulu faire, au désespoir d’avoir été reconnus et donnés pour ce qu’ils étaient, furieux de voir s’accomplir toutes les prédictions de leurs adversaires, d’être accusés à juste titre, de tous les maux et de tous les désordres qui affligent le pays, ils s’efforcent de faire prendre le change à la population… Réussiront-ils dans ce dessein ? Peut-être, s’ils ne sont ni réprimés, ni contredits. Quelques renseignemens interceptés, quelques mots échappés à divers habitans de la campagne, démontrent que toutes les intrigues de nos patriotes, toutes leurs menées, tous leurs appels aux passions haineuses, toutes leurs excitations à la sédition et à la révolte, ne per-