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feront lire la proclamation datée du 25, à la tête de chaque compagnie du bataillon sous leur commandement, le 29, à la revue annuelle.

« Dans le cas où la proclamation ne leur parviendrait pas à temps pour être lue le 29, elle devra être lue le dimanche suivant, après sa réception, à la porte de l’église, après le service divin… »

Cet ordre général ne fût pas mieux vu que ne l’avait été la proclamation, par les « hommes libres et indépendants, » du district, et particulièrement de la ville de Montréal, « déterminés, » à narguer et braver tout, « advienne que pourra, » car ces derniers résolurent de s’assembler anti-coercitivement, le jour même que la proclamation devait être lue, ayant décidé préalablement, et proclamé par le canal de La Minerve et du Vindicator, que les officiers de milice n’étaient pas tenus d’obéir à l’ordre général les concernant, et qu’ils ne le devaient pas faire.[1]

La convocation de cette assemblée avait été signée par l’hon. D. B. Viger et par M. Papineau ; mais ni l’un ni l’autre ne s’y trouvèrent, le premier, apparemment, parce qu’il s’était rappelé qu’il était conseiller législatif, et le dernier, parce qu’il avait été invité à aller faire un discours à Saint-Thomas, en bas de Québec, la chose étant trop pressée, en apparence, pour être remise à un autre temps. On y résolut, (en substance :)

  1. « Comme ce document n’est qu’un véritable chiffon, les officiers de milice ne sont nullement tenus de se conformer à cette injoncture, en ce qu’elle n’a rapport qu’à des matières civiles… Les officiers supérieurs ne sont sujets qu’à de certaines formalités militaires, et s’ils se respectent, ils doivent repousser tout ce qui est étranger à leurs fonctions. Il en est ainsi pour les officiers subalternes. Si cependant, on croyait devoir lire la proclamation, on ferait bien de lire comme antidote, les résolutions du comité central et permanent. » — La Minerve.