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Excellence se détermina, enfin, quoiqu’un peu tard, beaucoup trop tard même, à faire autre chose que se promener de long en large, et se lamenter. Les conseillers exécutifs furent mandés à Québec : il en résulta des conjectures d’autant plus diverses, que M. Debartzch, connu pour avoir été jusqu’à l’année précédente, fauteur de l’abolition du conseil législatif, dont il était membre, et d’institutions purement démocratiques, y fût aussi appelé. Le Herald dit, en conséquence, des absurdités peut-être dans le seul but de paraître original, ou de témoigner son mépris pour lord Gosford : avec plus de décence dans le langage, La Minerve n’augura pas mieux, mais le Morning Chronicle, entre autres, pronostiqua juste. « Que l’on suppose dit ce journal, que son Excellence ait observé le simple fait, que des juges de paix et des officiers de milice, qui peuvent avoir occasionnellement les mêmes fonctions à exercer, que des hommes tenant des commissions du gouvernement, et les tenant dans le but exprès de maintenir les lois du pays, se sont dernièrement trouvés présents à ces assemblées, y ont pris une part active, y ont proposé et secondé des résolutions recommandant au peuple d’enfreindre les lois, et de haïr, et s’il était possible, de renverser le gouvernement ; que l’on suppose cela et alors, on ne verra rien de bien mystérieux dans la convocation du conseil exécutif, pour prendre la chose en considération. »

En effet, le 15 juin, (environ 40 jours après l’assemblée de Saint-Ours,) parut une proclamation dans laquelle on lisait :

« Vu que certains sujets de sa Majesté ont récemment tenu, dans différentes parties de cette province, des assemblées publiques, auxquelles ils ont adopté des résolutions ayant pour objet de résister à l’autorité