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diens sauront vous punir, se combiner pour appauvrir votre commerce et votre revenu.’C’est la marche qu’ont prise les américains, dix ans avant de combattre. Ils ont bien commencé et bien fini, dans des circonstances semblables à celles où nous sommes placés. Nous n’en sommes qu’à bien commencer… Le temps est venu où leurs bons exemples de non-consommation sont bons à imiter… Nous sommes pris à l’improviste, nous ne sommes pas aussi prêt à attaquer le revenu, que les intéressés ont été prêts à le ravir. Dans ces premiers momens, il est beaucoup d’articles nécessaires qu’on ne pourrait se procurer en contrebande ; mais dans quelques semaines, les contrebandiers viendront à nous… Il est d’autres autorités à qui nous pouvons, avec le plus juste espoir de succès, faire de juste demandes ; c’est le congrès des États-Unis… Une réunion nombreuse élue dans des assemblées de comté, devrait, dans un temps peu éloigné, siéger en convention, pour signaler toute l’étendue du mal que serait de nature à produire la nouvelle intervention parlementaire, et indiquer avec poids et autorité le choix de mesures additionnelles les plus propres à en faire manquer le but. »…

Si nous passons du comté de Montréal à celui des Deux-Montagnes, nous y entendons M. Papineau disant, entre autres choses, d’après le rapporteur :

« Le parlement britannique, vous ayant dépouillés de vos terres, pour les donner à des escrocs et à des brocanteurs, menace maintenant de vous dépouiller de votre argent, et pour qui ? Pour une misérable faction, pour une meute criardre d’officiels corrompus, comme votre agent, M. Roebuck, les a si justement désignés ; et comme le receleur est aussi coupable que le voleur, vous devez haïr autant l’un que l’autre… Nous avions