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ne voit d’autre remède à ces maux qu’un… conseil électif.

4°. « Que loin d’écouter la voix de la justice et de la saine politique, la majorité de la chambre des communes vient d’arracher au peuple du pays la dernière espérance qui lui restait, et le force à chercher ailleurs les sympathies qu’on lui refuse. »

Des résolutions parfois si délirantes, et sentant si fort la rébellion, ou l’oubli de tout sentiment de devoir public, n’étaient pas proposées et adoptées unanimement avant qu’il n’eût été prononcé, par un ou plusieurs des patriotes les plus exaltés de l’endroit, ou venus exprès de la ville, une ou plusieurs harangues, aussi violentes, aussi inflammatoires, aussi contraires à la vérité, et souvent aussi triviales qu’il soit possible de l’imaginer. Nous nous contenterons de rapporter, comme échantillons, quelques passages de celles que M. Papineau prononça à Saint-Laurent et à Sainte-Scholastique.

À Saint-Laurent, M. Papineau dit, entre autres choses, à ses auditeurs :

« Nous sommes en lutte avec les anciens ennemis du pays ; le gouverneur, les deux conseils, les juges, la majorité des fonctionnaires publics, que vos représentans ont dénoncés, depuis longtemps, comme formant une faction corrompue, hostile aux droits du peuple et mue par l’intérêt seul à soutenir un système de gouvernement vicieux… Cette faction a toujours la même volonté de nuire, mais elle n’a plus le même pouvoir de le faire : c’est toujours une bête malfaisante, qui aime à mordre et à déchirer, mais qui ne peut plus que rugir parceque vous lui avez rogné et limé les dents. Pour eux, les temps sont changés… En 1810, un mauvais gouverneur jetait les représentans en pri-