Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/417

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Comme il y avait là évidemment rébellion ouverte et excitation délibérée à la violation des lois, etc., on se serait attendu que, pour obéir à l’ordre de son supérieur, de veiller au maintien de la tranquillité publique, et sans doute aussi au salut du peuple, lord Gosford se serait empressé de faire rechercher au moins l’auteur, ou le rédacteur forcené de ces résolutions, proposées ou secondées obligeamment, ou ignoramment, par des hommes qui, probablement, ne les avaient pas lues, ou qui n’en avaient pas compris la portée. Il demeura « inerte » et muet, et la démoralisation continua.

Si les résolutionnaires de Saint-Marc, comté de Vercbères, ne purent pas être plus extravagants, le 15 mai, que n’avaient été ceux de Saint-Ours, ils se montrèrent plus confiants en leurs forces, plus déterminés et plus prodigues des biens et du sang du peuple, car ils arrêtèrent :

« Que les résolutions, etc., sont une tache indélébile,… que le peuple du Bas-Canada ne doit ni ne veut s’y soumettre, mais que fort de son droit, il s’y opposera par tous les moyens possibles ;… que ce peuple veut maintenir et transmettre ses droits intacts à sa postérité, fût-ce au prix de ses biens et de son sang… Plutôt une lutte à mort qu’une soumission lâche à l’oppression d’un pouvoir corrompu, » etc., etc.

Comme on le peut voir, l’auteur des résolutions lues à Saint-Marc, le 15 mai, n’hésite pas à déclarer la guerre à l’Angleterre, et ne craint pas de le faire en « un langage très ferme. »

Le même jour, 15 mai, à Saint-Laurent, comté de Montréal, on résolut :

« Qu’il est urgent de recourir, en premier lieu, à quelque moyen de paralyser l’attaque dirigée contre