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DU CANADA.

Elle furent communiquées, le 1er mai, à la chambre des pairs où l’on voit lord Glenelg sortir de sa « patiente tranquillité, » pour parler sur un ton passablement énergique.

« Depuis 1818 jusqu’à 1828, il y a eu lutte constante entre la chambre d’assemblée et l’administration. Des concessions furent extorquées, l’une après l’autre, par l’assemblée, mais sans effet. Le rapport du comité de 1828 fût beaucoup louangé, d’abord, mais ensuite vilipendé. La concession faite par l’acte de 1831 ne fût pas reçue comme on s’y était attendu. La chambre d’assemblée ne pourvût point au maintien du gouvernement civil, mais fit de nouvelles demandes. Depuis 1832, jusqu’à l’époque actuelle, il n’a rien été fait pour cette fin…

« Après l’arrivée des commissaires, la chambre d’assemblée s’adressa à lord Gosford sur le ton de la méfiance et de la menace ; et renouvela toutes ses demandes, insistant sur la révocation de l’acte des tenures, la destruction de la compagnie des terres, le contrôle sur le pouvoir exécutif, l’introduction du principe électif dans le conseil législatif, etc… Enfin, elle a mis la province en interdit, quant à la législation. Elle demande la disposition absolue et discrétionnaire de tous les revenus, y compris celui de la couronne ; elle veut réduire le roi lui-même à la condition d’un simple pensionnaire. Elle demande que le conseil exécutif soit destituable à sa volonté, prétendant à un pouvoir qui n’appartient qu’à un état indépendant. Enfin, l’acquiescement à la demande d’un conseil législatif électif placerait les fortunes de la population britannique sous le contrôle absolu du parti français… Les officiers publics doivent être payés, je ne dis pas par pitié ou par humanité, mais sur le principe de la justice naturelle. »