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DU CANADA.

duite du gouvernement contre les reproches de lord Stanley dont il trouve le discours exagéré, bien qu’il doive le regarder comme l’antidote de celui du membre pour Bath. La révocation, ou la suspension de l’acte de 1791 lui répugne, il redoute l’hostilité de la chambre d’assemblée ; il ne veut pas en venir à une rupture ouverte avec elle, ni renoncer à tout espoir de conciliation, tout en avouant que la situation du Canada est alarmante… « Le gouvernement pourra recourir à des mesures plus énergiques, si toutes les tentatives de conciliation deviennent inutiles. »

Le comité s’étant divisé sur l’amendement de M. Leader, tendant à soumettre le conseil législatif à l’élection populaire, les voix se trouvèrent ainsi partagées :

Pour l’amendement 
56
Contre 
318
Majorité 
262

La discussion fût reprise le 14 avril, sur la 5ème proposition. M. Roebuck fit un long et menaçant discours, dans lequel, peu content d’être l’agent salarié de la chambre d’assemblée du Bas-Canada, il se donne pour l’agent-général de toutes les colonies britanniques de l’Amérique du Nord, et comme tel, propose pour ces colonies un plan de constitution que Sir G. Grey se contente de dire positivement absurde, et que nous nous permettrons d’appeler superlativement extravagant.[1]

  1. Un de nos journaux en donnait ce résumé : « Le conseil législatif et le conseil exécutif seront abolis ; mais il y aura un corps qui sera appelé le gouverneur en conseil, ou le conseil du gouverneur, qui se composera du gouverneur, du procureur-général, du solliciteur-général et de dix conseillers, nommés par le gouverneur, durant bon plaisir, et destituables, à sa volonté. La chambre d’assemblée aura seule l’initiative de tous les projets de loi : ces projets seront envoyés au conseil, qui pourra y faire des amendemens ; mais s’ils sont amendés, ils devront être renvoyés à l’assemblée, pour qu’elle adopte ou rejette les amendemens. Si les amen-