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DU CANADA.

Lord Stanley : « J’affirme que dans l’état présent du Canada, nous ne devons pas accéder aux demandes qui nous sont faites : On nous dit qu’en n’accédant pas à ces demandes, nous foulons aux pieds les libertés du Canada ; que nous nions aux habitans du Canada l’exercice de leurs droits naturels, comme sujets britanniques ; que nous violons les privilèges d’un peuple libre et indépendant. Les canadiens sont libres, mais ils ne sont pas indépendants, non plus que leur législature. C’est parler d’une manière fallacieuse que de ne pas faire de distinction entre un état indépendant et une colonie libre, mais subordonnée, à certains égards, à une puissance supérieure. Mais, que les demandes de la colonie soient jugées par ce qui a lieu dans la métropole : par deux de ses demandes, la colonie veut obtenir ce que ne possède pas la mère-patrie, et la troisième est tout-à-fait incompatible avec la connexion entre la métropole et la colonie. La première demande est que les deux branches de la législature soient électives : est-ce un droit dont jouissent, que possèdent, que réclament ou que désirent les habitans des Îles Britanniques ? Il s’en faut tellement que ce soit un droit inhérent à des sujets britanniques, que le principe est diamétralement opposé à leur constitution. Il n’est point possédé par les habitans de ce pays ; il n’est demandé que par une fraction méprisable de sa population…

« Le second droit demandé n’est pas possédé par la chambre des communes, et s’il était accordé, il n’y aurait pas de gouvernement possible, même pour quelques semaines : c’est le droit illimité de voter comme aide chaque article de chaque branche de la dépense publique, depuis la plus grande jusqu’à la plus petite. Un pareil droit est-il possédé, est-il désiré ici ? Si une