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DU CANADA.

votée la première adresse dans laquelle ait été faite la demande d’un conseil électif. La nature de l’attente qui s’était formée dans les esprits du parti dominant dans l’assemblée, on peut probablement la découvrir et s’en former une idée exacte, en lisant les 92 résolutions de 1834, et surtout la 24ème. Nous ne pensons assurément pas que les recommandations de 1828, non plus que rien de ce qui est sorti depuis d’une source compétente, justifiassent l’attente que le conseil législatif dût être mis complètement à l’unisson avec les sentimens de l’assemblée ; mais il paraît hors de doute que le parti populaire s’attendait à quelque chose de cette nature. Nous ne nous sentons pas appelés à exprimer une opinion sur la convenance des nominations en question,… mais nous pensons pouvoir dire que quoiqu’elles satisfassent, sous le rapport de l’indépendance de la couronne,[1] elles produisirent à peine un changement dans le caractère politique du corps auquel les nouveaux membres furent ajoutés.[2]

« Nous allons entrer dans un court examen rétrospectif des principaux points de l’histoire du Canada.

« La chambre d’assemblée ne tarda pas à s’apercevoir de l’importance des fonctions qui lui avaient été assignées par la constitution : le gouvernement seul fût lent à s’en apercevoir, ou s’il s’en aperçut, à la reconnaître, et à en rencontrer les conséquences avec prudence. Au lieu de former sa politique de manière à gagner la confiance de cette chambre, il adopta le parti malheureux de se reposer exclusivement sur l’appui du conseil législatif. L’existence d’une majorité de canadiens-français dans l’assemblée paraît

  1. Les pétitionnaires de Québec n’avaient pas demandé autre chose.
  2. En conséquence de l’absence systématique, ou non, de la plupart des membres canadiens.